Une aube nouvelle

Dans un coin de la pièce, un diablotin sautillait d’un pied sur l’autre, faisant par instant des cabrioles. Il observait d’un œil la jeune femme qui faisait des vas et viens dans la pièce, poussant de profonds soupirs par instants. Avisant un insecte qui passait par la, il tira dessus, l’histoire de s’amuser. Il manqua sa cible, et la boule de feu vint exploser contre un vase qui traînait la, créant une nuée de poussière de cristal. Immédiatement, le diablotin se tourna vers sa maîtresse, se faisant aussi petit que possible. Mais celle-ci ne régit même pas, continuant inlassablement à tourner en rond, les yeux dans le vide.

- Ca suffit, je m’ennuie. Ce n’était pas dans mon contrat !! Renvoie moi.
- Tu n’as pas de contrat Aznik, soupira la jeune femme.

Le diablotin grommela dans son coin, tandis que la jeune femme s’asseyait à une table.

* On progresse, elle s’assied et ne tourne plus en rond !!*

- Alors vient, allons tuer quelques unes des ses immondes choses qui traînent par ici !!
- Non, je n’en ai pas envie.
- Ca fait des heures que tu ne bouges pas tes fesses, tu vas t’empâter, viens faire de l’exercice !!
- J’ai des…choses à faire.
- Alors fais les ! Ne reste pas planter la comme une grosse limace des Maleterres !!

La jeune femme tourna la tête vers le diablotin qui pu alors lire une profonde mélancolie dans ses yeux. Il était évident que quelque chose n’allait pas et qu’elle luttait intérieurement. Elle le fixa ainsi pendant plusieurs minutes, et il vit passer colère, rage, regrets, tristesse, et bien d’autres choses derrière le masque calme qu’essayait d’afficher la démoniste. Finalement, elle sembla acquiescer dans sa direction, mouvement imperceptible, lueur dans les yeux qui signifiait qu’une décision avait été prise. Elle sorti alors une plume et de l’encre d’un petit tiroir, les posant a coté d’une feuille qui traînait la. Elle s’assie bien droite au bureau, et entrepris d’écrire sa lettre.

*** Chers Gardiens,

On dit que le cœur a ses raisons que la raison ignore. Il semble bien qu’il en soit pareil de la vie.

Aujourd’hui, je me retrouve confrontée à un choix, un choix que je n’aurai jamais voulut faire.
Vous le savez, Lorelin et Tylnia sont parties. Quelques soient les raisons de ce départ, se sont la deux personnes auxquelles je suis extrêmement attachée. Vous savez les combats qu’il m’a fallut menés pour que ma Tylnia et moi soyons réunies. Vous savez aussi toute l’amitié que j’ai pour Lorelin, le rôle qu’elle a souvent joué dans ma vie. Je ne peux pas renoncer à ça, à elles. J’en suis incapable.
… Ca serait comme m’abandonner moi…

Vous l’aurez compris, je pars donc les rejoindre.

Néanmoins, sachez que les mois passés parmi vous ont été remarquables. Beaucoup de rencontres que je n’oublierai pas de si tôt !! Je garde envers vous tous, une profonde amitié.
Aussi, j’espère fort tous vous revoir très vite. Je ne serai pas loin, et si vous avez besoin d’aider, ou juste envie de bavarder un peu, faites moi signe. Et même si vous ne voulez plus me voir, et bien sachez que je serai là quand même !!

Pas une seconde je ne doute que les Gardiens continueront leur route, fièrement dressés face à la légion. Pas une seconde je ne doute que vous sortirez de cette épreuve, et que vous en sortirez grandis !

C’est donc un au revoir que je vous fais. Juste un au revoir.

Que la flamme brûle de nouveau !

Très amicalement

Tiliae. ***

En pliant la lettre et en la cachetant, Tiliae repensa a son entretien avec Brendel. Il avait bien compris les raisons de son départ, et ne semblait pas lui en tenir rigueur. Cela la rassurait. Il l’avait un peu effrayée aussi, quand ses yeux c’étaient noircis, preuve qu’il était passé dans la voie du vide.

- Brendel, j’espère que tu auras un jour la force de rouvrir ton cœur. A cette voie qui est la tienne, la voie de la Flamme, et aux amitiés perdues. Pas tout de suite, mais un jour… En attendant, j’espère que nos chemins se recroiseront vites !
- Qu’est-ce que tu dis ? Tu parles toute seule maintenant ? railla le diablotin.
- Rien, ramène ta fraise, nous allons tuer ses immondes choses que tu aimes tant. Plein, jusqu’à plus soif !! Et tu n’as pas intérêt à te plaindre que tu fatigues !! répondis la jeune femme en le foudroyant du regard.

En sortant, elle déposa la lettre afin qu’elle parvienne a ses amis. Sa main traîna un instant sur l’orifice de la boite au lettre qui venait d’engloutir ses adieux. La fin d’une époque. Une aube nouvelle. Serrant plus fortement son bâton dans l’autre main, elle partit en courant vers des combats qui lui feraient oublier se déchirement, sous les yeux globuleux d’Aznik qui ne comprenait plus rien.