Apparitions et disparitions

[HRP] J'ai souhaite ecrire ce texte suite aux derniers evenements. Base sur la situation actuelle, il presente une version RP d'une partie des departs et absences du moment. [/HRP]


La journée avait été longue, et la fatigue avait atteint chaque parcelle de mon corps quand je rentrais ce soir la. En arrivant a Hurlevent, je renvoyai Aznik, ce qui le fit râler, comme toujours. Mais je ne voulais pas de lui dans les pattes. Cela faisait longtemps, mais ma Tylnia devait être la aussi ce soir. Je posais mes sacs et mon bâton à coté de la porte, et fronçait un sourcil en remarquant l’absence de certains objets. Surement des velléités de rangement. Je montais les marches une a une, enlevant les parties lourdes de mon équipement couvert de poussière. Ma deuxième épaulière rejoignait la première au sol quand je m’arrêtai net sur le pas de la porte de notre chambre.

La devant mes yeux, Tylnia fourrait toutes ses affaires dans des sacs immenses. Elle ne me vit pas tout de suite, et l’émoi qui enserrait mon cœur m’empêchait de faire le moindre mouvement. Ses gestes étaient nerveux et saccadés, comme si une fièvre l’avait saisie. Elle fermait un troisième sac quand une rose noire apparue dans sa main. Elle la contempla un moment avant d’y déposer un baiser et de la positioner délicatement sur mon oreiller.

Je sentis une larme couler le long de ma joue. Comme tétanisée, je ne fis aucun geste. Au fond de moi, je savais que ce jour arriverait, qu’un jour, la nature instable de Tylnia reprendrait le dessus, et que ce qu’elle avait construit lui ferait peur. J’espérais que cela viendrait tard, très tard, ou qu’au moins, je serai la a ce moment la, pour la convaincre de rester. J’avais appris à vivre avec cette peur enfouie au fond de moi. Mais aujourd’hui, elle refaisait surface avec une violence inimaginable.

Tylnia passa les sacs sur son dos, elle était fin prête. Je la vis sortir cette petite boite de poudre qu’elle utilisait avant. Etais-ce ça le déclencheur ? Je ne l’avais pas vu toucher à cette poudre depuis longtemps. Je me maudissais de ne pas avoir tout fait disparaître, mais je savais pertinemment aussi que cela aurait été impossible.

Tylnia se tourna alors vers moi et marqua un temps d’arrêt. Elle me regardait, et je pouvais sentir le déchirement dans son cœur, aussi vaste que dans le mien. Rompre les attaches une fois de plus, repartir à zéro, recommencer le cœur libre. Cette volonté m’avait toujours étonnée, intriguée. Elle faisait partie du « mystère Tylnia » dont je pensais avoir trouve les clés.

Elle avança vers moi. Aucun mot n’était nécessaire, nous savions chacune que l’autre savait. Pas de discours, pas d’adieux déchirants. Juste une main sur ma joue et un baiser sur mes lèvres. Je ne descendrai pas jusqu'à la porte, j’attends juste de ne plus percevoir le son de ses pas pour me laisser glisser le long du mur et pleurer tout mon saoul.

Combien de temps je suis restée la, je ne saurai le dire. La nuit est déjà bien avancée quand je relevai la tête, et les étoiles brillaient de milles feus dans un ciel d’encre. J’essuie mes larmes. L’impression de déjà vu est forte, mais cette fois, je sais qu’il n’y aura pas de retour.

Doucement, je me dirige vers cette autre chambre au fond du couloir. Sur la pointe des pieds, je pénètre dans la pièce et viens m’asseoir au pied du lit. Je prends dans ma main celle qui git la, elle est chaude et douce, comme a son habitude. Lorelin dort toujours aussi paisiblement, sans un mouvement, juste un sourire qui s’affiche de temps en temps.

Ol et Soonge sont venus me la confier il y a quelques jours. Elle a sombre dans le rêve Émeraude plus loin que tous ceux qui s’y étaient rendus jusque la. Ils ont cherche à la ramener, mais n’ont pas osé s’aventurer plus loin que les terres connues. Ils m’annoncent au passage partirent en voyage initiatique afin de parfaire leur art. Encore deux être chers dont l’absence me déchirera un peu plus le cœur. J’attendrai leur retour avec impatience.

Lorelin… La voici donc, belle endormie. Elle a l’air si paisible. Elle reviendra peut-être d’après les druides. Cela dépend avant tout de sa volonté. Le rêve Emeraude pourvoira a tous ses besoins, il faut juste veiller sur elle, que rien n’arrive a son corps. Il est si pénible de devoir attendre ainsi, sans rien faire, sans rien pouvoir faire.

Une mèche de cheveux traine sur son visage, je la dégage délicatement, la remettant en place avec ses pairs. J’aurai tant de choses à lui dire et à lui confier. Je sens ma raison qui vacille sur les mêmes escarpements qui m’avaient autrefois fait perdre pied avec la réalité. Une voie facile vers des obsessions qui remplaceraient ce vide en moi.

Non, pas encore cette fois, ca serait trop facile. Il y a des gens qui comptent sur moi. Il y a tant de choses à faire.

Le froid me gagne peu à peu. Cette nuit, juste cette nuit, je décidais de me laisser aller au chagrin et au vide. Attrapant une couverture, je m’asseyais dans le gros fauteuil près du lit, tenant toujours la main de mon amie. Les yeux dans le vide, je laissais mes pensées dérivées vers des contrées lointaines, obscures, opaques et tortueuses, jusqu'à ce que le sommeil m’emporte, mais ne me délivre pas de ce labyrinthe ou je m’enfonçais.

Demain, je me relèverai… Demain.