Tiliae Mischievous - Tribulations d'une démoniste

C’est par une nuit sans nuages et d’un calme serein que je suis née dans une petite chaumière au bord d’un lac, non loin de Lakeshire. Devant la faveur des dieux qui avaient accordé un accouchement facile, une douce brise rafraîchissante et des chants d’oiseaux harmonieux le jour de ma naissance, mon père se persuada rapidement que j’avais un grand destin devant moi. Pas comme druide comme ma demi sœur elfe, Imanora, restée auprès de sa mère à Darnassus, mais probablement comme prêtre, noble classe sauvant des vies au hasard des rencontres.
Les premières années de ma vie furent très calmes, et ne méritent pas vraiment que l’on s’attarde dessus. Sachez seulement que j’étais une enfant calme et d’humeur joyeuse, ce qui renforça mon père dans son idée de faire moi un prêtre.
Ah, oui, j’ai perdu ma mère à 5ans. Je n’ai que peu de souvenirs de ce moment, un accident à ce qu’on m’a dit. Toujours est-il que c’était la période ou les orcs ont fait leur apparition dans notre belle et tranquille région. A ce qu’il paraît, j’aurais fait une très belle crise de rage à cette époque. Allant jusqu’à mettre le feu à l’arbre d’un voisin dans ma colère. Je fut bien vite pardonnée face à la perte de ma mère, et de mon caractère calme habituel. Néanmoins, ce détail est d’une grande importance dans l’histoire de ma vie.

C’est à 8 ans que ma vie a basculé. Mon père m’a d’abord emmenée à Stormwind afin que je rencontre l’Archevêque. L’entrée au service de l’église demandait son approbation. Je me souviens surtout de l’éblouissement face au gigantisme de la ville. Tant de boutiques, de belles dames, d’animation. Tous ces beaux guerriers en armures rutilantes. La tour des mages (j’ai eu très envie de devenir mage à ce moment là), les jardins. Et puis la cathédrale, édifice magistral se dressant fièrement pour guider la race humaine vers son apogée (enfin, il paraît… A l’époque, ça avait l’air d’avoir du sens comme discours…). Oh oui ! Je voulais être prêtre. Je voulais servir la justice, protéger le faible et l’orphelin, soigner les opprimés, défendre… Enfin bref. Continuons notre histoire.
Après un moment à m’émerveillée sur le gigantisme de l’intérieur de la cathédrale, je fut poussée devant l’archevêque. Mon père bafouilla trois phrases comme quoi il souhaitait ardemment que j’entre au service de l’église, que je devienne prêtre, serve ma patrie, que j’avais sûrement des prédispositions et patati et patata.
L’archevêque me regarda ensuite de haut en bas et plongea son regard dans le mien. Pendant les quelques minutes qui suivirent, alors qu’il gardait fixement ses yeux sur les miens, j’eu le sentiment désagréable qu’il pénétrait au plus profond de mon âme. Loin, très loin derrière mon caractère et mon allure de petite fille modèle. C’était mon essence même qu’il observait. Après cet examen qui m’a semblé duré une heure, mais qui n’avait pas du dépasser quelques minutes, il déclara simplement :
- Non.
Abasourdi, mon père se mit à bégayer.
- Mais… Enfin… Je… Je ne comprends pas.
A cet instant, l’archevêque posa délicatement sa main sur mon épaule.
- Son destin est ailleurs.
Et au plus profond de mon être, sous la pression délicate exercée par la main forte de cet homme, je su qu’il avait parfaitement et entièrement raison. J’aurais pu être prêtre, mais je n’aurais été qu’un prêtre moyen, sans grandeur, sans prestige. Autre chose, ailleurs, m’attendait. Quelque chose où je pourrais totalement me réaliser et exceller.
Je souris à l’archevêque qui me rendit gentiment mon sourire. J’inclinais légèrement la tête pour signifier que je comprenais, il fit de même, signifiant par là qu’il en était content. J’attrapais la main de mon père, toujours plongé dans un état d’hébétude avancé et faisant demi tour, je déclarais solennellement
- Viens papa, on y va.
Et nous repartîmes, sous le regard doux de l’archevêque, et les yeux écarquillés d’un jeune page, qui à ma place en aurait sûrement pleuré.

Mon père était abattu, il ne prononça pas un mot sur le chemin du retour. Alors que je rangeais nos capes dans le petit appentis, mon père pénétra dans la pièce principale de notre chaumière et marqua immédiatement un temps d’arrêt. Intriguée, je le poussais un coup pour qu’il avance, pouvant ainsi me glisser dans la pièce. Et là, au fond dans le coin le plus obscure, j’aperçut une silhouette sombre assise à même le sol. A ces coté, un diablotin translucide regardait sans cesse à droite et à gauche, faisant de petits bonds incongrus régulièrement.
L’homme se leva lentement et avança d’un pas, révélant ainsi ses sombres robes pourpres et sa mine pale et légèrement effrayante. Le diablotin nous regarda froidement et déclara
- Ce ne sont pas des proies dignes de moi, débrouille toi tout seul cette fois.
- Tait toi pour une fois. Se ne sont pas des ennemis.
- Ooh !!!
Le diablotin fixa alors ses deux yeux globuleux sur moi, me détaillant longuement.
- Une nouvelle recrue alors ! Elle est mignonne. Moui. Je sens du pouvoir en elle.
- Silence !
La voix de l’homme était sourde et pleine d’une autorité naturelle. Il avait parlé très calmement, mais malgré cela, je fut touchée par son ordre, et le ressentit presque pour moi-même.
Il avança encore d’un pas et me détailla longuement à son tour. Je sentais une grande puissance en lui. Une force que je pouvais sentie, presque toucher. Quelque chose que je sentais aussi en moi, quelque part, en sommeil. Le maître démoniste, car c’était de cela qu’il s’agissait, releva ensuite la tête et regarda mon père.
- L’enfant a le don. J’aimerais qu’elle suive une formation de démoniste.
- Co… Comment ? balbutia mon père, qui venait de passer en quelques heures d’une fille prêtre à une fille potentiellement démoniste.
- Votre fille à la force d’un démoniste en elle. Nous nous en doutions depuis l’incident de l’arbre de votre voisin. Aujourd’hui, il n’y a plus aucun doute. La force est en elle.
- Mais… Mais…
S’en suivit une longue discussion, proche d’un monologue du maître démoniste en fait, expliquant à mon père les tenant et aboutissant d’une formation de démoniste, et pourquoi il devait me laisser en suivre une. Pendant ce temps, je m’étais assise dans un coin, observant tour à tour le démoniste, mon père, et le diablotin qui ne perdait pas une miette de la discussion. Petit à petit, le maître démoniste glissa par ci par là les arguments pouvant convaincre mon père du bien fondé de sa demande. A chaque fois, un léger éclair passait dans les yeux du démoniste quand les arguments faisaient mouches. Il insistait alors discrètement sur ces points. Au final, l’homme manipulait tout simplement mon père.
Après de longues minutes de négociations, mon père se tourna finalement vers moi :
- Qu’est ce que tu en penses ? Tu veux devenir démoniste ? Je ne suis pas sûr que cela te corresponde, mais après tout, c’est à toi de voir. Sens tu ce « fluide » dont il parle ?
Je réfléchis longuement à la question, les yeux des trois personnages braqués sur moi. Oui, je sentais ce « fluide » comme il disait. Je le sentais chez le démoniste, mais aussi chez moi désormais, comme si la seule présence du démoniste avait suffit à réveiller quelque chose qui sommeillait en moi. Mon caractère ne correspondait certes pas à l’idée que l’on se faisait d’un démoniste. Mais j’étais littéralement fasciné par la manipulation qu’avait exercé le maître démoniste sur mon père. J’aimais l’idée de travailler avec des démons, d’avoir des pouvoirs puissants et potentiellement destructeurs. Oui, j’aimais l’idée d’être démoniste. Et puis c’était ça ou être fermière ou paladine alors… Cela impliquait aussi me séparer de mon père, la formation de démoniste se faisant en autarcie dans les sombres restes d’un couvent sous Stormwind. La famille n’avait pas de droit de visite, et les règles étaient très strictes.
- Qu’est-ce que tu deviendras ? demandais-je alors à mon père.
- J’irais probablement m’installer près de Darnassus, voir un peu ta sœur.
- C’est loin !
- Je sais, mais si tu dis oui, nous ne pourrons pas nous voir avant la fin de ta formation.
Darnassus. Oui, il serait peut-être aussi heureux la bas, près d’Imanora. Et puis, cela lui ferait du bien de changer un peu d’air, il ne c’était jamais vraiment remis de la mort de maman. Et puis, je voulais être démoniste, j’en étais sûre désormais.
- Alors, j’aimerais bien suivre cette formation de démoniste.
Le maître démoniste inclina la tête, le diablotin sauta beaucoup plus rapidement, et un souvenir triste se dessina sur le visage de mon père.
- Bien, alors va rassembler tes affaires.
Pendant que je faisais mon léger paquetage (les démonistes me fournirait tout), mon père discuta encore un peu avec le maître démoniste, puis vont me rejoindre et me serra fort dans ces bras. Instinctivement, je su que je le voyais pour la dernière fois de ma vie. Je le regardais longuement, pour garder ces traits à jamais dans ma mémoire, puis je sortis de la maisonnée et m’engagea sur le chemin de ma destinée, entre le maître démoniste et son diablotin qui me faisait un grand clin d’œil dès que je regardais vers lui. Espiègle le diablotin…

* Assise au bord du lac, l’air paisible, une jeune fille sourit. Elle tient dans ses mains un album et en tourne les pages doucement. Elle s’arrête un instant sur chacune, contemplant la gnome photo qui s’y trouve, se remémorant les instants de sa vie, gravés ici sur du papier et comme cousus de fils d’or dans sa mémoire. *

Toute jeune encore, je parcourrai les marches de l’ouest quand ce nain m’est tombé dessus… Tsss… Sacré Thidai. Il avait été fiancé à ma sœur peu de temps avant. Ni une ni deux, il m’embarquait à Stormwind pour me faire rencontrer quelqu’un qui allait profondément marquer ma vie.
Assise sur les marches de la banque, Tylnia surveillait la place d’un œil de faucon. Nous fîmes connaissance, et voila que je me retrouvai embarquée dans les Etoiles de l’Ouest, ou je rencontrai Frigga, Lorelin, Mineagus, et tant d’autres, qui aujourd’hui encore me sont très chers.

Je découvrais vite que la vie de Tylnia n’était pas des plus tranquilles… Mais il y avait de beaux moments de calmes, ou tout semblait juste parfait. Son mariage avec Ibara en fut un ! Et nous avons bien rigolés en nous jetant du haut de Teldrassil. Heureusement que nous avions des paladins pour nous ressusciter, et Brendel pour nous remonter en haut !!



Sourire
Strangleronce… Hihi. Oui, nous avions tout simplement massacré les ogres qui rodent là bas. Une fine équipe entre Frigga, Lorelin, Tylnia, Mineagus et moi ! Les pauvres, ils doivent encore s’en souvenir !!



Il y a eu cette fois ou Tylnia est venu m’aider. Je devais tuer ce fourbe de truand au fond de sa grotte. Je crois que c’est là qu’elle m’a volé mon cœur. Après notre victoire, juste avant de repartir au secours d’une autre étoile, elle déposa un léger baiser sur mes lèvres. Baiser de rien, après tout, c’était Tylnia non ? Et pourtant…

Et puis, peu de temps plus tard, la nouvelle tombait, froid et implacable. Tylnia c’était noyée. Une dispute avec Ibara, une cascade dévorante.

Brendel nous l’a ramenée. Du moins, c’est ce que nous pensions a ce moment la. La mémoire lui manquait, elle se prenait pour une certaine Hélène de Kerayan, un ancien amour de Tylnia. Mais la mémoire lui revint vite sembla-t-il, et nous retrouvions notre Tylnia.
Et alors que je mettais fin a une relation sans espoir avec un paladin, Tylnia se mit à me regarder différemment. Il y eu des petits gestes, des paroles douces… Et puis Tylnia se mit à porter des robes !!
Apres plusieurs jours d’un combat acharne entre mon cœur et les conventions, balayant tous les principes qu’on m’avait inculqués étant jeune, je décidais de tout oublier, et de me laisser porter par le vent des sentiments. Jamais je n’aurai pensé qu’il m’emmènerai aussi loin !

Tylnia me fit découvrir les merveilles d’Azeroth et de Kalimdor. Ensemble, nous avons parcourut les routes, traverse rivières et océans. Et à chaque fois, je perdais un peu plus mon cœur.









Et il y a eu cette fois, cette expédition. Nous devions aller sauver le frère d’une étoile en territoire ennemi. Talamasca, celui que l’on appelle aujourd’hui Marabunta. C’est ce soir la que nous avons perdu Ventress, folle de rage contre Brendel qui refusait qu’elle nous accompagne. Belle expédition que ce sauvetage ! Préparation, renseignements, équipement, rassemblement, rien n’avait été laisse au hasard. Clarisse menait l’expédition d’une main de maitre et nous envoya tous à Ratchet.
Et tandis que nous écoutions tant bien que mal les instructions de Clarisse, Tylnia glissa dans ma main un anneau. Une pierre aussi belle que simple, porteuse d’une promesse et d’un engagement.
Tylnia m’avait dit ne plus vouloir se marier, je l’avais accepte. Et pourtant, quelle joie m’a envahie quand elle m’a demandé de devenir sa femme !! Nous avons finit la soirée elle et moi, après un sauvetage de haut vol, dans les neiges du berceau de l’hiver. Et ma vie était parfaite !

Trop parfaite…
Quelques jours plus tard, convoquée par le haut conseil démoniste alors dirigé par Malsek, j’étais condamnée a être envoyée dans le néant. Bien plus tard, j’apprendrai que les chefs d’accusation n’auraient pas du me valoir une telle sentence, je n’avais été que la victime de la haine de Malsek envers les gardiens, dont nous étions très proches a l’époque.

Je n’aime pas parler de cette époque. Je ne sais pas vraiment combien de temps j’y suis resté. Il n’y la bas ni jour, ni nuit. Juste une fuite en avant et des combats incessants.
Et ce démon polymorphe qui tour à tour prenait la forme des êtres chers. Combien de fois ai-je tué mes amis la bas ? Je ne sais plus. La première a été la plus éprouvante, les dernières n’étaient plus que des automatismes.

On me ramena sur nos terres. Apparemment, le conseil des mages, et en particulier Durgen, informés de la situation, ont fait pression pour qu’il en soit ainsi. J’ai erré en ville pendant un temps, cherchant les étoiles qui en fait n’étaient plus. Ce premier jour, je l’ai vécu comme dans un brouillard, retrouvant petit à petit des sensations oubliées, savourant chaque petite chose de la vie, le souffle du vent sur mon visage, le crissement de l’herbe sous mes pieds, le rire des enfants et la délicatesse de l’eau.

- Tili ??

Une voix timide et incrédule. Je su immédiatement a qui elle appartenait. Un sourire naquit sur mes lèvres tandis que je me retournai pour tomber dans les bras de Lorelin. Durgen l’accompagnait. J’appris qu’ils étaient fiancés. Et que les Etoiles avaient désormais intégrées les Gardiens de la Flamme de Brendel. Durgen me proposa de me joindre à eux, et, bien entendu, j’acceptai. Lorelin m’envoya ensuite a l’orphelinat.
Je savais pourquoi. Mon cœur battait si vite. Je n’avais pu prévenir personne a propos de la sentence. Pas plus Tylnia que les autres.

*sourire*
Elle réprimandait un enfant quand je suis arrivée. Je suis restée la quelques instant à la regarder en souriant, me demandant si elle était bien réelle. Et elle m’a vu. Apres quelques hésitations, nous sommes retombées dans les bras l’une de l’autre, tout allait bien à nouveau.

Pour combien de temps ?

Après avoir repris contact avec tout le monde, une réunion des Gardiens fut organisée. Nous étions nombreux ce jour la, des retardataires se faisaient attendre. Tylnia demanda alors la parole. Elle m’avait parut nerveuse juste avant, quelque chose semblait la turlupiner. Je comptais bien la faire parler juste après. Je n’en eu pas besoin.
Ce soir la, nous découvrîmes la vraie nature de Tylnia. Le démon Sethkresh nous avoua tout. Ses plans pour détruire les gardiens, comment il avait pris goût à la vie.
Cette nouvelle, on l’imagine, m’a profondément choquée. Je me souviens de Lorelin glissant sa main dans la mienne tandis que je pleurais à l’extérieur de la taverne ou nous étions réunis. Je ne savais plus ou j’étais.
Je suis alors partie m’isoler au sommet des colosses jumeaux pendant quelques jours. Je devais réfléchir, faire le point. Ces quelques jours ont du paraître incroyablement long à ma Tylnia.
En redescendant, ma décision était prise. J’avais vu trop de choses et trop de malheurs en ce monde pour refuser le bonheur qui s’offrait a moi. Et quelque part, le démon était Tylnia. C’est sur sa personnalité, son caractère et ses souvenirs qu’il c’était lui construit. En l’aimant lui, j’aimais Tylnia. Dans ses yeux, je retrouvai l’âme de Tylnia.

Ellidea perdis la tête peu de temps après. Je n’ai toujours pas très bien compris ce qu’il c’était passe. Elle se croyait traquée, et nous considérait comme des allies de ses agresseurs je crois. Toujours est-il qu’elle déclara tous les gardiens suppos de la légion et entreprit de nous massacres un par un.
C’est à Tanaris qu’elle me trouva. Apres m’avoir sauvagement attaquée et laissée pour morte, elle revint quelques minutes plus tard et entreprit de me soigner, pleurant sur elle-même et disant ne pas maitriser ce qu’il lui arrivait. Elle semblait possédée. Je fuyais avant que son mauvais cote ne réapparaisse. Elle nous retrouva à Hurlevent, tenta un nouveau massacre. Mais Hurlevent regorge de bonnes âmes qui vinrent nous aider et nous soigner.
Ce fut Mineagus qui la sauva de cette mauvaise passe, utilisant un appareil étrange dont j’avoue ne rien comprendre. Toujours est-il qu’après ca, Elli donnait l’impression d’avoir reçue un bon cou sur la tête, mais semblait être revenue à elle.

Et puis, un jour, Tylnia a disparut, mon cœur s’est arrêté. Nous avons d’abord tous cru à un départ soudain et inexpliqué. Je pleurais toute les larmes de mon corps face à la mer près de Hurlevent, ne comprenant rien à tout cela. Des méandres complexes se formaient dans mon esprit, me poussant peu à peu vers la grève. J’ai faillit renoncer ce jour la. Mais non, il fallait continuer, se battre et avancer.

http://zpulp.homeip.net/gardiens/chroniques/viewtopic.php?t=140

Grace à une elfette muette cependant, nous avons appris qu’elle était en fait poursuivie par un démon envoyé par Malsek, maitre démoniste fanatique, qui avait découvert ça vrai nature. Paniquée, je me lançais avec les gardiens dans des recherches frénétiques.
Durgen, disparut en même temps, fur retrouve peu de temps après, blessé. Il nous raconta son combat avec le démon pour laisser une porte de sortie à Tylnia. Mais toujours aucune trace de celle-ci, et le démon était bien évidemment repartit a ses trousses.
Aux termes de longues heures d’angoisses et de recherches, nous l’avons enfin retrouvée, cachée aux confins de Kalimdor.







Pour qu’elle puisse enfin revenir parmi nous, nous avons du confondre Malsek, et le trainer devant le haut conseil. J’aurai préféré le tuer… Il a été enferme au fin fond de la tanière des démonistes. Mais il n’avait pas finis de nous faire entendre son nom.

Le démon avait prit beaucoup de Tylnia. Jusqu'à certains de ses mauvais cotés, sans forcement chercher à les réfréner… Voila qu’un jour, je suis partie en mission, et que Drakanor est venu m’aider. D’une jalousie maladive, Tylnia en pris ombrage, et résolut de le faire payer, avec l’aide de Mirandaa. Elles s’affichèrent ouvertement ensemble devant Drakanor. Dans la manœuvre, Tylnia s’attacha plus à Mirandaa que prévu. J’aurai du m’en douter quand Mirandaa m’a dit qu’elle l’avait emmenée au Berceau de l’Hiver. Mais celui qui a dit que l’amour end aveugle était un sage.
Lorelin tenta bien de me prévenir, mais je ne voulais rien entendre. Quand Tylnia voulut me parler, mon cœur s’emplit de joie comme a son habitude. Quelques minutes plus tard, il était dévasté.

Lorelin se perdit alors dans le rêve Emeraude. Je crois n’avoir pas résisté à cette nouvelle supplémentaire. Cette période est très nébuleuse dans ma tête, fixée sur une seule obsession, ramener Lorelin. Je sais avoir beaucoup inquiété les gens autour de moi. Mon cœur et mon cerveau avaient, je crois, déconnectés de la réalité. Lorelin revint grâce à l’aide de deux jeunes druides, Ol et Soonge, qui sont aujourd’hui des gardiens. Ce voyage dans le rêve Emeraude a beaucoup marque Lorelin je crois. Il a aussi représenté un tournant dans sa vie je pense.

Lorelin revint, Tylnia quitta Mirandaa pour Maesa qui nous rejoindrait bientôt. Je ne portais plus que du noir, avançant tant bien que mal sur le chemin de la vie.



J’ai pris beaucoup de puissance à cette époque. Certains diront que je me suis refugiée dans l’entrainement, c’est probablement vrai. A cette époque, Brendel et Clarisse se sont unis. Beaucoup le dire tout bas : enfin !!! A coté, je regardai Lorelin redécouvrir ses joies que je venais de quitter aux cotes de Karadoc. C’est un vrai bonheur que de la voir s’épanouir ainsi. Cette fois, espérons que son bonheur sera bien au bout du chemin. Je donnerai tout pour que cela soit le cas.

Quand on me demanda de maitriser l’invocation de l’infernal, je reçu beaucoup d’aide. Lorelin, Ellidea et Tylnia vinrent m’aider. Tylnia avait un comportement très étrange. Elle regarda Lorelin mourir sous les coups d’un démon en ricanant et sans lever le petit doigt. Atterrée, je lui demandais ce qui n’allait pas chez elle, elle dit ne se souvenir de rien. Quelques minutes plus tard, elle m’embrassait fougueusement. Cela me perturba beaucoup, je ne compris rien. La encore, à peine quelques secondes plus tard, elle ne s’en souvenait plus.
Clarisse et Brendel nous rejoignirent alors pour ma première invocation. Tylnia eu une nouvelle saute, je m’énervais. Brendel compris vite que son emprise sur le démon diminuait, il fallait intervenir.
Deux jours plus tard, il du mettre Tylnia hors d’état de nuire. Utilisant un sort pour la neutraliser, il l’installa à l’abbaye de Northshire. Quelqu’un tentait de prendre le control de Tylnia à sa place. Il devait rapidement mettre au point un rituel pour renforcer son lien avec Sethkresh.

J’allais voir Tylnia la bas. Mon attachement n’avait pas faiblit, et un léger espoir était né quand Lorelin m’avait demandé si je possédais toujours la bague qu’elle m’avait offerte. J’avais alors fouillé tous mes sacs, persuadée de l’avoir bien rangée dans un coin. Je n’aurai pas pu la jeter… Je fouillai toujours rageusement quand mes yeux ce sont arrêtés sur mon doigt, ou elle se trouvait toujours…
A Northshire, je trouvai donc ma Tylnia étendue a même le sol. Elle semblait si paisible. Elle ouvrit les yeux et sourit. Sethkresh m’annonça qu’il ne voulait plus rester parmi nous et représenter un tel danger en ce monde. Si un démoniste avait pris son contrôle, même si nous le sauvions, il y en aurait toujours un autre pour trouver une brèche. Il était si calme… Alors que je le suppliais de rester, que nous le protégerions, il me répondait de ne pas m’en faire, un sourire doux que je ne comprenais pas sur le visage.
Il me dit aussi toujours m’aimer… Si ses propos étaient sans l’ombre d’un doute sincères, je pense aujourd’hui que c’était également pour mieux préparer le retour de Tylnia.

Et puis la voix changea, le ton devint grinçant. Le fourbe qui contrôlait Tylnia venait de prendre la place. Malsek ! Encore une fois. J’ai jure de tuer cet homme si jamais je le retrouve, il n’y aura pas de pitié. Il a été moqueur et insultants. Se sont la les armes des faibles.

J’ai revu ensuite Tylnia pour le rituel organisé par Brendel. Rituel qu’il avait organise au Sanctuaire de Malfurion a Reflet de Lune. Il ne pouvait pas savoir que c’est ici que nous avions décidé de nous unir, Tylnia et moi.
Le rituel fut très dur. Brendel nous demanda de « vider » Tylnia de son énergie afin de la détacher de Malsek. C’est probablement la chose la plus difficile qu’il m’a été donné de faire. Une fois le rituel achevé, nous nous sommes approches, afin de lier de nouveau le démon a nos âmes. Celui-ci refusa, préférant affronter le néant et ceux qu’il avait trahis plutôt que d’attirer le danger sur nos têtes.
Le souffle de Tylnia ralentit sous nos yeux. Le désespoir emplissait nos cœurs comme nos esprits. Les larmes envahissaient mes yeux quand soudain le corps de Tylnia se redressa et ses grands yeux interrogateurs nous regardèrent, fragiles et étonnés.

Il fallut peu de temps avant de réaliser que c’était bien Tylnia, et non Sethkresh qui se tenait la. La Tylnia d’avant la noyade. La Tylnia d’Ibara. Nul souvenir de tout ce qu’il c’était passe au cours de la courte « vie » de Sethkresh. Des sentiments étranges se mêlaient en moi. Une joie intense de retrouver Tylnia, de la tristesse de perdre Sethkresh, et une sensation étrange, extrêmement mélancolique de voir que rien ne subsistait de notre histoire dans la mémoire de Tylnia.
Doucement, nous avons tout raconte a Tylnia, sa séparation avec Ibara, ses aventures, Sethkresh, Mirandaa, Maesa… Et moi. Elle ne se souvenait de rien, mais tout cela sembla la faire rire, autant que la perturber. Certaines de ses paroles étaient comme des flèches, d’autre faisaient naitre des espoirs fous. Je me sermonnais, m’ordonnant un calme que je n’arrivais pas à retrouver. A quoi bon les faux espoirs ?

A la suite de cet épisode, encore toute troublée de ce retournement de situation, je partais à la rencontre de Maesa. Bien qu’ayant beaucoup entendu parler de la jeune femme, je ne l’avais encore jamais rencontrée. Elle-même, et c’est bien compréhensible, se sentait quelque peu exclue des derniers événements. Dans l’ordre des choses, il était mieux qu’elle n’ai pas assisté a tout cela. Trop de choses auraient pu la blesser. Mais compte tenu de son attachement à Sethkresh, il était naturel qu’elle s’inquiète.
Première rencontre, et déjà tant de choses à lui dire et à lui avouer. Maesa a été remarquable, il faut bien l’avouer. Ecoutant tout ce que j’avais a lui d’un air calme qui ne pouvait être qu’apparence. Comme pour moi, l’annonce de l’actuelle « amnésie » de Tylnia l’a beaucoup touchée. D’autant plus que, contrairement a moi, Maesa ne connaissait pas Tylnia avant sa noyade.

Ce n’est que plusieurs jours plus tard que j’ai pu les revoir toutes deux, au cours de la cérémonie ou Mirandaa et Drakanor on renouvelé leurs vœux. Je suis arrivée tard, et Maesa était dans un état second après toute cette soirée ou Tylnia ne lui avait pas même adresse la parole. J’aperçue la silhouette de Tylnia se dirigeant vers les remparts. N’y tenant plus, je laissais Maesa aux bons soins de Renard, le matelot du bateau, pour aller la retrouver.
En haut d’une tour, le regard tourne vers l’horizon au delà de la grande mer, le visage baigne par la lune, Tylnia semblait pensive. Je contemplais un instant ce beau visage avant de m’asseoir a ses cotes, regardant a mon tour les reflets argentes qui jouaient a cache-cache avec l’écume. Un ange passa avant que je ne me décide à lui demander comment elle allait.

Ce qui s’est dit cette soirée là reste un peu flou dans mon esprit, même si je doute de pouvoir l’oublier un jour. Tylnia m’avoua retrouver peu à peu la mémoire, se souvenir de scènes, se souvenir de moi…
Elle m’expliqua que le démon Sethkresh c’était en fait base sur ses souvenirs, mais aussi ses sentiments pour démarrer sa nouvelle vie en Azeroth. Qu’il se soit tourné vers moi n’était pas un hasard, avant de prendre son indépendance et son envol.
Je la regardais alors, ayant peur de ne pas bien comprendre ses propos. Elle tendit une main, sur laquelle reposait l’anneau, celui qu’elle m’avait confie il y a si longtemps, dont je m’étais servis lors de la cérémonie ou Sethkresh avait ramené Tylnia. Je contemplais l’anneau un instant, écoutant les battements beaucoup trop rapides de mon cœur, essayant de rester lucide et forte, avant de lui refermer la main dessus. Il fallait qu’elle réfléchisse avant. Je ne voulais qu’elle me le rende que s’il était accompagné d’une promesse.

- Demain à Pluie d’Etoile ?

La réponse me prit totalement au dépourvut. Je souriais, riais même peut être. Tylnia m’embrassa alors tendrement, et avec ce baiser, toutes les bonnes résolutions s’envolèrent.

Apres avoir regardé Tylnia s’endormir sur mes genoux, je retournais à bord du bateau. Si Maesa y était toujours, autant lui dire les choses tout de suite. A sa place, j’aurai voulut savoir, ne pas me faire de faux espoir. Je la trouvais donc sur le bateau, en compagnie de Renard. Je l’éloignais un peu et lui racontait tout. Je crois l’avoir un peu détruite ce jour la… A la joie immense du souvenir de cette nuit, s’ajoutera toujours cette amertume d’avoir fait souffrir quelqu’un.

*Tourne la page et un sourire rayonnant apparaît sur le visage de la jeune femme*

Ce jour la, je ne risque pas de l’oublier !!! Il fut long le chemin pour en arriver la ! Mais quelle joie ce jour la. Beaucoup de monde, de générosité et de bonne humeur. Même Maesa était la, célébrant la cérémonie ! Elle n’aurait pas pu nous faire de plus beau cadeau !!

[HRP] Il parait qu'il faut remplir, alors je remplis ^^. La suite bientôt !! [/i]